Priorité à l'impact et maintenir l'équilibre : entretien avec Gwen van Berne
Gwen van Berne a rejoint Oikocredit International en mai 2022, en tant que directrice des finances en charge de la gestion des risques. Au cours de cet entretien, elle nous livre un aperçu de son parcours, de ses nouvelles fonctions et du dernier rapport financier trimestriel de la coopérative.
Vous êtes chez Oikocredit International depuis près de cinq mois maintenant. Quelles sont vos premières impressions ?
J’aime vraiment mon travail ainsi que les personnes et les équipes avec lesquelles je travaille. Être entourée de personnes de tous horizons et servir un objectif important, c’est une belle combinaison. Je suis donc heureuse et reconnaissante d'être ici. Nos multiples origines rendent notre culture très riche et apportent des expériences variées à partager. J'ai également constaté qu'Oikocredit possède de nombreux niveaux de gouvernance qui peuvent rendre difficile la convergence et la connexion de toutes et tous, mais je vois aussi que, lorsque nous nous alignons, nos connexions sont solides et puissantes.
Quelle a été votre première motivation pour travailler chez Oikocredit ?
Le fait d’aider les gens par le biais des services financiers est très important pour moi. Je travaille depuis longtemps dans ce domaine mais je voulais vraiment créer plus de valeur et plus d'impact. Ce travail est donc l’association parfaite entre un objectif, une passion et mon expertise. Je pense qu'il est crucial que nous fassions toutes et tous en sorte d'essayer de rendre le monde meilleur et Oikocredit est bien placée pour cela. J'ai aussi travaillé avec des membres auparavant et j'aime vraiment l’engagement et la conviction qu’ils et elles portent.
Qu'avez-vous appris jusqu'à présent ? Une chose vous a-t-elle encouragée ou inspirée ?
J'aime le fait d’en apprendre plus sur l'Afrique. J'ai travaillé dans diverses régions, mais je ne connaissais pas l'Afrique : c'est une région si variée et si riche ! Et importante pour notre secteur d'activité ! L'Afrique porte une grande variété de ressources et la région va gagner en importance.
Quelque chose m'a encouragée : j'apprécie vraiment la diversité sous toutes ses formes et l’émergence de nouveaux leaderships et l'autonomisation des femmes me passionnent. C'est vraiment quelque chose qu'Oikocredit incarne et réussit très bien. Il est important d'encourager les femmes à occuper des postes de direction car l’égalité de genre n’est pas encore acquise et j’éprouve de la reconnaissance quand je constate l’équilibre des genres au sein de l’équipe dirigeante d’Oikocredit International. En fait, c'est la première fois de toute ma carrière que je travaille avec une directrice générale et je trouve cela très inspirant.
Quels problèmes avez-vous dû affronter jusqu'à présent chez Oikocredit International ?
Comme je l'ai déjà dit, Oikocredit International est une coopérative mondiale diversifiée à plusieurs niveaux, ce qui est un atout majeur. Dans le même temps, il peut être difficile pour les organisations complexes d'avoir une connaissance exhaustive et une vue d'ensemble de ce qu’elles sont. Nous mettons en place de nombreuses politiques, mais nous manquons parfois de normes claires au sein de la coopérative. Les collaboratrices et collaborateurs d'Oikocredit International sont dévoué·es et engagé·es : ils et elles connaissent l'impact et l'importance de leur travail, mais ne s'accordent pas toujours suffisamment de temps pour faire un pas de côté hors de leur fonction ou de leur service, de manière à ce que nous puissions nous rencontrer et définir ensemble nos priorités communes. Pour l’instant, je vois beaucoup de bonnes initiatives pour harmoniser cela et je suis certaine que nous observerons plus de changements dans ce domaine.
Par ailleurs, travailler pour un investisseur à impact social est un exercice très précis. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de l'argent parce que nous en avons besoin pour mener à bien notre mission, soutenir nos partenaires et créer un rendement équitable pour nos investisseurs, mais notre travail est centré sur l'impact social et non sur la rentabilité. Chaque transaction doit avoir un impact, mais la marge doit être saine, sinon cela se répercutera sur la viabilité de ce que nous faisons. Il est donc très important de maintenir le bon équilibre dans chaque domaine et je trouve que c'est un challenge et un aspect de l'organisation très intéressants.
Oikocredit International vient de publier ses chiffres clés pour le troisième trimestre 2022. Avez-vous des commentaires à ce sujet ?
Malheureusement, l'environnement actuel est encore très volatil. La forte inflation, la hausse des taux d'intérêt, le conflit en Ukraine ainsi que les pics épidémiques et les confinements dus au Covid-19 en Asie y ont beaucoup contribué. Malgré le contexte, nos opérations se portent encore assez bien et nous observons de meilleurs résultats. Nous avions initialement enregistré une perte financière nette de 9,1 millions d'euros après la vente du portefeuille d'investissements à terme, mais nous avons pu la compenser au cours des deux derniers mois. Elle s'élève désormais à 5,2 millions d'euros et les perspectives sont positives pour le reste de l'année. Le portefeuille de prêts sous-jacents est stable et performant. Notre portefeuille de financement du développement a augmenté et a entraîné une progression du revenu net.
Que représentent ces résultats pour la coopérative ?
Ils signifient que notre travail est de plus en plus pertinent et que nous devons donc continuer de faire de notre mieux pour prendre soin de nos partenaires. Nous devons investir nos fonds et nos ressources là où l’impact est important et là où nous pouvons innover, mais nous devons également rester en bonne santé pour pouvoir poursuivre notre travail. C'est cet équilibre dont je parlais et je suis convaincue que nous pourrons continuer de le gérer, comme nous le faisons depuis près de 50 ans. Nous continuerons également de donner la priorité au renforcement de la résilience - la nôtre et celle de nos partenaires.
Comment voyez-vous l'avenir d'Oikocredit ?
Si nous continuons sur cette voie, je nous vois devenir encore plus résilient·es et plus innovant·es, avec encore plus d’impact. Je suis enthousiasmée par notre nouvelle stratégie et par les domaines dans lesquels nous pouvons nous améliorer et nous développer. Je vois un avenir où notre travail gagnera en pertinence, où nos processus seront modernisés et où nous pourrons attirer un groupe plus large d'investisseurs. Je suis confiante dans l'avenir et je suis heureuse de pouvoir apporter ma pierre à la réalisation de cet objectif.
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