Chiffres clés du 3ème trimestre 2021 : Un optimisme prudent
Quatre fois par an, Oikocredit publie les chiffres clés du trimestre précédent. Nous donnons ici, à destination de nos investisseurs et des parties prenantes, un complément d’information sur les évolutions du troisième trimestre de 2021.
La gestion intérimaire assure la continuité de l’organisation
Le troisième trimestre 2021 s'est avéré satisfaisant pour Oikocredit. Malgré le départ, au cours du trimestre, de Thos Gieskes, le directeur général de Oikocredit International, et celui de Petra Lens, directrice des ressources humaines et du changement, les dispositions de gestion par intérim ont assuré la continuité au sein du conseil d’administration. Mirjam 't Lam, directrice générale par intérim, Wilma Straatman, directrice par intérim des ressources humaines et du changement ainsi que d'autres collaborateurs et membres du conseil d'administration ont pu constater avec plaisir des évolutions positives dans plusieurs domaines d’activité de la coopérative.
La priorité du trimestre a été de maintenir des relations étroites avec les collaborateurs et autres intervenants tout en intégrant les changements de gestion. Il fallait aussi reconstituer le portefeuille de financement du développement après la contraction et la perte consécutives à la pandémie de Covid-19 en 2020 et mettre en place notre nouveau modèle de levée de fonds.
La reconstitution du portefeuille se poursuit
Alors que l'économie mondiale se remettait des effets les plus délétères du coronavirus, on a assisté, au troisième trimestre, au redressement des économies des pays cibles de Oikocredit. Nous sommes heureux d'annoncer que la demande accrue de prêts a entraîné une croissance nette de 4,8% de notre portefeuille de financement du développement qui est passé de 835,5 millions d’euros au 2ème trimestre à 875,8 millions d’euros d'euros, soit une progression de 30,7 millions d’euros. Les approbations de prêts ont retrouvé leur niveau d'avant la pandémie et les décaissements ont été conformes aux attentes.
Le portefeuille à risque, constitué du PAR 90 en pourcentage des encours impayés de plus de 90 jours (à l’exclusion des remboursements différés), est passé de 5,9% à 6,1% car certains partenaires plus importants ont cumulé les retards de paiement. De plus, des difficultés de remboursement plus sérieuses, dues dans certains cas au Covid-19, ont entraîné l’abandon de plusieurs créances. La plupart des partenaires étant désormais suffisamment rétablis pour reprendre le calendrier de remboursement initial, seuls 12 partenaires ont conservé des « remboursements différés » au 3ème trimestre : ils représentent 18,6 millions d’euros (contre 64,9 millions d’euros) du portefeuille total de crédit.
Alors que la taille du portefeuille d'actions est restée stable, deux nouveaux investissements ont été approuvés au 3ème trimestre (à ce jour : huit investissements) et une vente a été conclue. Une dépréciation sur capitaux propres a eu lieu plus tôt dans l'année pour un partenaire d'énergie renouvelable.
Le nombre de nos partenaires n’a pas bougé à 527 (2ème trimestre : 529). Le volume des prêts en devises fortes, y compris les prêts en dollars américains, a légèrement augmenté, notamment en Afrique et en Amérique latine, où l'encours total de capital a également progressé. L'Asie et l'Inde sont restées stables. Les provisions pour pertes sur prêts couvrant capital et intérêts et la dépréciation des capitaux propres sont passées de 11,2% à 10,5% du financement du développement, en partie grâce à la croissance du portefeuille.
Le capital total est passé de 1.122,5 millions d’euros à 1.125,4 millions d’euros, reflétant une entrée nette de 2,9 millions d'euros en cours de trimestre et une augmentation totale de 21,4 millions d’euros depuis le début de l’année. Nous sommes plus que jamais reconnaissants envers nos investisseurs pour leur fidélité.
La croissance des revenus, associée au maintien du contrôle des coûts, a généré un résultat net de 14,8 millions d’euros, une hausse bienvenue par rapport au 2ème trimestre. Ce chiffre comprend les 9,5 millions d'euros correspondant à la reprise exceptionnelle de provisions enregistrée au 1er trimestre. L’évolution négative du portefeuille de placements à terme (obligations) a influencé les résultats car la hausse des taux d'intérêt a entraîné 3.3 millions d’euros de perte de valeur (cumul annuel). Les variations de taux de change et la baisse des coûts de couverture découlant de la réduction de la volatilité des taux de change ont contribué positivement à notre résultat.
Parmi les autres évolutions au 3ème trimestre, la valeur nette de l’actif (VNA) par action est remontée à 213,87€, près des niveaux d'avant Covid-19. Avec un retour à l’augmentation des décaissements, la liquidité nette est passée de 33,4% à 31,2%.
Autres évolutions positives
Dans le domaine des prêts, l’augmentation de la demande de crédit indique que les partenaires de Oikocredit apprennent à vivre avec les conséquences de la pandémie et à les planifier. Très peu de partenaires ont encore besoin de notre soutien dans le cadre des mesures spécifiques au Covid-19 et aucune nouvelle demande d'aide financière n’a été adressée au fonds de solidarité contre le coronavirus mis en place par la Fondation internationale de soutien d’Oikocredit (ISUP), bien que celui-ci reste ouvert. Le nouveau programme de l'ISUP Innovation in Response to Covid-19 (l’innovation en réponse au Covid-19), lancé il y a un an, soutient désormais plusieurs projets de renforcement des capacités chez des partenaires actuels et anciens pour faire face aux problèmes générés par le Covid-19.
Mais surtout, nous avons repris le renforcement des capacités des partenaires avec des sessions sur place et en face à face, remplaçant en partie le support en ligne auquel nous étions limités au plus fort de la pandémie en 2020-2021. Au 3ème trimestre, nous avons terminé la phase de collecte de données pour notre enquête sur la perception des clients (en savoir plus à la page 11 de notre Rapport d'impact). Nous sommes en train de rassembler et d’évaluer les résultats de l'enquête, qui donneront une idée de la façon dont les clients ont été touchés par la pandémie de Covid-19 et y ont fait face, ainsi que des autres changements qu'ils ont affrontés au cours des 12 derniers mois.
Parmi les points forts de notre soutien au renforcement des capacités des partenaires au 3ème trimestre, citons : le travail avec 11 partenaires du café en Amérique latine sur les stratégies de gestion des risques de prix et l’obtention d'un financement pour que ce programme soit étendu à l'Afrique au 4ème trimestre, la production de six vidéos d’éducation financière au Cambodge, l’aide apportée à 800 petits exploitants supplémentaires pour planter du thé au Rwanda et le soutien à un partenaire financier qui a permis à 15.000 nouveaux petits exploitants agricoles de souscrire à un produit d'assurance contre les aléas climatiques.
Nous avons également signé un nouvel accord de garantie de prêt avec African Guarantee Fund for Small and Medium-sized Enterprises (AGF) qui nous permet d'augmenter les prêts à nos partenaires africains présentant des risques plus élevés. Cet accord comprend une subvention destinée à renforcer le travail de Oikocredit dans le domaine des prêts aux PME. Oikocredit bénéficie également du programme de garantie de prêt India Covid Response Program for Agriculture Transition (Programme d'intervention en faveur de la transition agricole en Inde) auquel participe notre filiale indienne, Maanaveeya, pour faire face à l'impact économique de la pandémie sur les petits exploitants agricoles indiens.
Perspectives d'avenir
L’horizon pour l’investissement à impact de Oikocredit est bien dégagé, même si nous restons prudents et vigilants quant aux perspectives économiques de nos marchés africains, asiatiques et latino-américains. L'accès inégal et extrêmement limité aux vaccins contre le Covid-19 dans les pays à faible revenu est pour nous un sujet de préoccupation car cela pourrait entraîner de nouvelles vagues majeures de coronavirus. De plus, un nouveau ralentissement économique mondial serait à craindre si les gouvernements des pays à haut revenu remettaient en place des restrictions à la mobilité sociale.
Nous souhaitons néanmoins continuer à reconstituer le portefeuille, en nous appuyant sur notre solide pipeline de nouveaux investissements en crédit et en capital avec nos partenaires actuels et potentiels. Nous suivrons de près l'évolution du marché, en évaluant notamment la hausse potentielle des taux d'intérêt et son impact éventuel sur nos investissements à terme. Le maintien de la qualité du portefeuille sera, comme toujours, une priorité.
Aujourd'hui, nous avons annoncé la nomination de Mirjam 't Lam comme nouvelle directrice générale de Oikocredit International, à compter du 1er décembre 2021. Mirjam 't Lam a rejoint Oikocredit en novembre 2020 en tant que directrice financière en charge de la gestion des risques. En plus de ce rôle, elle était directrice générale par intérim de Oikocredit depuis août 2021. En tant que directrice générale, Mirjam 't Lam fournira les orientations stratégiques et travaillera avec le conseil d'administration pour diriger les opérations de la coopérative à l'appui de la mission de Oikocredit visant à améliorer la qualité de vie des personnes à faible revenu grâce à des investissements responsables.
Archief > 2021 > november
- 30 november | 2021 - IDH Farmfit Fund et Oikocredit co-investissent dans Aldea Global pour soutenir les petit·es exploitant·es de café du Nicaragua
- 17 november | 2021 - Chiffres clés du 3ème trimestre 2021 : Un optimisme prudent
- 17 november | 2021 - Oikocredit et Symbiotics investissent 30,75 millions de dollars dans ETG pour soutenir les chaînes de valeur du cacao et de la noix de cajou en Afrique de l'Ouest
- 16 november | 2021 - Mirjam 't Lam nommée directrice générale de Oikocredit International
- 04 november | 2021 - Renforcer les capacités dans le secteur de l'agriculture [interview]
- 01 november | 2021 - Oikocredit et Opportunity International annoncent un investissement à impact de 100 millions de dollars pour faire avancer l'éducation dans les pays à faible revenu.