Soutenir la culture du café en Amérique latine
Seizoenswerker voor Cooperativa Cafetalera Capucas Limitada
Oikocredit, dans sa stratégie de soutien de l’agriculture, aide diverses branches de valorisation de ce secteur, dont la filière du café en Amérique latine. Cette filière représente environ 36 % du portefeuille agricole d’Oikocredit en Amérique latine. Elle est par conséquent un élément clef de l'investissement dans de nombreux pays du continent, où il s’agit d’une culture séculaire. Ce secteur a récemment été ravagé par un champignon dont l'expansion est extrêmement rapide. Le champignon à l'origine de la rouille orangée du café, s'installe sur les feuilles, provoque leur chute et affaiblit les plants (au point parfois de tuer l'arbre entier).
En Amérique latine, on estime que 40 % des caféiers ont été affectés par la rouille orangée du café. Le Honduras, le Costa Rica et le Guatemala ont déclaré l'état de catastrophe naturelle en raison de l’impact de la maladie sur la qualité du café et, plus important encore, sur le bien-être socio-économique des petits caféiculteurs. La gravité de l'épidémie force ces derniers à prendre la difficile décision de devoir sacrifier la qualité de leur production en remplaçant les plants touchés par des variétés de moindre qualité, mais plus résistantes à ce champignon.
Cela a été notamment le cas au Honduras, pour le partenaire d’Oikocredit Coopertiva Cafetalera Capucas Limitada, plus connue sous le nom de Capucas. La Capucas produit et commercialise près de 110 000 sacs de grains de café vert par an, dont 95 % vendus directement sur les marchés américains et européens. Cette société est partenaire d’Oikocredit depuis 2010 et a bénéficié déjà de plusieurs crédits pour adapter ses installations à la demande mondiale. Elle a pris la décision de continuer dans la voie d'une production spécialisée de variétés de café de haute qualité en réponse au soutien que lui apportent ses clients aux États-Unis, en Europe et en Asie.
Le directeur national Oikocredit du Honduras, Gerardo López, a constaté que cette décision devait s'accompagner de prêts de plus long terme pour pallier le renouvellement des récoltes, car les nouveaux plants de café ne produisent leur première récolte qu'au bout de trois ans environ. Ses déclarations vont en ce sens : « Pour mieux soutenir les caféiculteurs comme la Capucas, Oikocredit a fait l'effort de réviser ses offres de produits et de rééchelonner les prêts de certains producteurs ». Oikocredit travaille aussi avec l'importateur de café Sustainable Harvest pour financer en Amérique latine une série d'ateliers et de conférences sur la gestion et le contrôle de la rouille orangée du café. De nombreux partenaires d’Oikocredit ont commencé à anticiper ce problème en lançant leurs propres programmes de gestion de cette maladie. La Capucas a organisé un programme de replantage de caféiers pour ses membres afin de renouveler près de 350 hectares de culture et a fourni aux producteurs des fonds, des plants, divers autres intrants agricoles ainsi qu'une assistance technique. Oikocredit s’est montrée solidaire en finançant environ 60 % de ce programme.
La menace de l'épidémie persistant, Oikocredit continuera à soutenir la chaîne de valeur du café en fournissant à ses partenaires financements, formations et assistance technique. La Capucas pense que les exploitations touchées par ce fléau devraient revenir à une production complètement normale au bout de trois ans, comme cela a été le cas pour de nombreux autres partenaires d’Oikocredit en Amérique latine.